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Au clair de la plume
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13 février 2013

La coccinelle (clo14)

 La petite fille s’éveille, ouvre les yeux et observe la pièce autour d’elle. Peu à peu, elle reconnaît les lieux. La cheminée, la fenêtre à rideaux blancs donnant sur la rue, le grand lit moelleux où elle est allongée, l’immense armoire à glace campée en face du lit, avec ce vaste miroir où l’on peut se voir couché. Se faire des grimaces, ou des sourires. Ou croire qu’on est deux, dans cette chambre à la fois spacieuse, subtilement étrangère et rassurante.

La petite fille regarde son reflet dans l’armoire.

 La sieste n’est pas terminée, aucun bruit ne filtre dans la maison, même la rue semble parfaitement calme. Seul le gros réveil gris métallique chuchote son éternel tic-tac.

La petite fille se lève, marche sur la pointe de ses pieds nus, ouvre la porte de la chambre. S’arrête quelques secondes. Écoute. Vérifie. Le plancher en bois n’a pas craqué.

Elle descend l’escalier sombre en bois, marche après marche.

Sa menotte ouvre précautionneusement la porte du bas, tournant lentement la poignée de porcelaine. Puis la petite fille jette un coup d’œil dans la cuisine. Rien ne bouge.

Elle regarde l’horloge à balancier suspendue au mur, celle qui compte le temps avec de grands « cloc ».

Ses grands-parents se reposent dans l’arrière-cuisine.

Pour ne pas les réveiller, sans refermer la porte de l’escalier, elle traverse en courant et sans bruit la cuisine au carrelage froid, puis la véranda brûlante qui ouvre sur le jardin.

Quand elle pénètre dans la cour, le sol en briques lui paraît dur, elle s’engage sur la petite pelouse, foulant l’herbe mouillée qui rafraîchit ses pieds.

 Elle contourne les poteries de terre cuite, qui lui tendent leurs bras de géraniums, elle frôle leurs bouquets de fleurs roses,  s’approche du petit bassin carré où flottent des araignées d’eau.

La voici maintenant qui grimpe sur la chaise du grand-père, oubliée au bord du jardin d’eau.

Dans l’eau, elle regarde son reflet : la petite fille de l’eau lui fait des signes.

Quand elle aperçoit la coccinelle pataugeant maladroitement à la surface, elle se penche vers elle, approche sa menotte pour sauver la petite bête. Mais la bestiole s’enfuit, emportée par le courant de l’eau qui s’écoule.

 Subitement, la chaise bascule et la petite fille chavire, elle tombe dans l’eau froide.

Très vite, tout devient glacé et liquide, la petite fille voit de l’eau devant ses yeux, elle voudrait crier mais l’eau grise pénètre dans sa bouche.

Alors elle hurle : « Papa ! »

Quelqu’un, ou quelque chose, la tire violemment par le bras. Elle ne sait pas. Mais cela la sort de l’eau, la remet sur ses pieds.

 La petite fille ouvrit des yeux effrayés et regarda à côté d’elle son père qui la secouait. « Allez, réveille-toi ! »

« Papa, j’ai failli me noyer ! »

Le papa observa la petite fille. Tout à coup,  il éclata de rire.

« Mais non, ma chérie, tu as fait un cauchemar, ce n’est rien ! »

La petite fille insista.

« Si, c’est vrai, je t’assure, j’étais tombée dans l’eau. J’avais plein d’eau dans la bouche ! J’ai crié ! C’est toi qui m’as tirée de là !»

 Le papa prit la petite fille dans ses bras et lui dit « Si tu le dis, d’accord, tu es sauvée maintenant. Viens, ma chérie, c’est bientôt l’heure du goûter. Allez, on y va ! »

La petite fille obéit.

 Mais dans son cœur, une petite voix lui répétait que la petite fille de l’eau se promènerait sans fin,  autour du bassin carré, dans le jardin mouillé, à la recherche d’une coccinelle, qu’un jour, elle avait perdue.

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Commentaires
C
Merci beaucoup :-)
A
Clo, c'est vrai qu'elle est super belle ton histoire, on dirait un conte !
A
C'est des calomnies, Brie, comme d'habitude ! il y a une chaise dans mon texte, même que c'est une chaise volante !
B
très belle histoire..qui pourrait dont on pourrait faire un conte..et au moins, toi tu t'es aussi inspirée de la photo, au contraire d'ambre, qui comme d'hab' n'en fait qu'à sa tête ..:P !!..(mais non, ambre, c'est pas grave...j'me suis bien marrée)
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