Les baskets rouges (brie)

« Têtu comme un âne » ! Voilà ce que sa maman venait de lui lancer à la figure, alors qu’une fois de plus, il s’acharnait à enfiler ses baskets rouges tellement usées que l’eau s’infiltrait par la transparence du tissu. Elle lui avait pourtant acheté récemment une belle paire de baskets dernier cri. Mais non, son « amoureuse » , comme il aimait à se le dire en pensée, lui avait dit « oh, elles sont super trop chouettes tes chaussures fluo. Ca fait un effet boeuf ». Alors, il voulait continuer à lui plaire, même à travers un effet vestimentaire.

  Ils devaient se retrouver, cette après-midi là, avec les copains, dans le champ du voisin. Ils savaient que l’endroit était interdit. D’ailleurs, c’est cela qui leur plaisait. Et puis, rusés comme des renards, ils connaissaient l’endroit où se terrer comme des lapins, dès qu’ils entendaient le paysan arriver.

 Elle s’appelait Clémentine.  Rien que son prénom était sucré. Il le murmurait souvent, à voix basse. A tel  point, que sa petite soeur lui avait dit en souriant  qu’il avait une araignée au plafond.

Clémentine.
Parfois, elle restait longtemps muette comme une carpe. Puis, d’un coup, elle ramenait sa fraise, coupait la parole à tout bout de champ et plus  personne n’y comprenait rien car elle sautait sans arrêt du coq à l’âne.

Oui, Clémentine, elle était vraiment bizarre.
Mais, rien que de prononcer son prénom, il avait le coeur qui s'emballait........
et puis,  c’était son fruit préféré.