Coup du sort (Helma)
Je te connais depuis ma plus tendre enfance. Celui qui a toujours été là pour moi quand j’en avais besoin. Celui pour qui j’ai toujours été là quoiqu’il arrive. Mon ami, mon confident, qui au fil du temps, tu es devenu aussi mon amant. Déjà à 14 ans, quand nous nous promenions, main dans la main, les gens en nous regardant disaient, en riant "ils vieilliraient ensemble s‘ils le pouvaient !". Cela nous faisait rire. Nous étions jeunes, insouciants. La vie nous a rapprochés, puis séparés. Savoir faire ses propres erreurs chacun de son côté pour mieux se retrouver. Mais les retrouvailles définitives, maintenant, je les attends plus que tout.
Je me souviens encore de notre premier bisou, celui furtif, du bout des lèvres, peu assurés, de notre premier baiser, passionnés, de notre première fois. Toutes les premièress fois importantes ont été avec toi. Les premières joies, les premiers rires, mais aussi les premières larmes. Ces larmes qui ont coulé pendant tant de jours, lorsqu’un soir, l’année de mes 17 ans, alors que nous jouions, comme à notre habitude, à courir entre les gouttes, une voiture a surgi. Ce dont je me souviens après, c’était seulement la lumière aveuglante de ces phares, puis de l’absence. Cette absence, qui depuis me ronge. J’ai eu beau essayer de refaire ma vie, ton absence est toujours là . J’attends de te retrouver depuis déjà plus de 10 ans, vieillir sans toi me semble moins drôle que de vieillir avec toi.